LA DEPOLLUTION DE L’AIR PAR LES PLANTES
Vous vous sentez bien à l’abri chez vous, protégé des différentes agressions du monde moderne ?
Et bien, sachez que l’air des logements et des bureaux est le plus souvent bien plus pollué que celui de l’extérieur. Une étude effectuée dans 567 logements par l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur le confirme : l’air intérieur est jusqu’à 5 fois plus pollué que l’air extérieur. Les sources de pollution sont diverses et parfois inattendues. Heureusement, Mère Nature nous a concocté des agents de dépollution hors pair, fidèles et irremplaçables amies : les plantes
En faisant appel à leur insatiable bonne volonté et en modifiant certaines de nos habitudes, il est possible d’inverser la tendance, et de faire de nos intérieurs des havres de bien-être pulmonaire
QUELS SONT CES POLLUANTS ET D’OÙ VIENNENT-ILS?
Les molécules nocives qui envahissent nos habitats proviennent tout d’abord des matériaux de construction et du mobilier ;mais aussi de certaines de nos habitudes telle la désinsectisation, le tabagisme, l’utilisation abusive de produits d’entretien, de désodorisants, des cosmétiques etc.…
Le point commun de toutes ces sources est l’émission de composés organiques volatils ou COV dont la nocivité est maintenant reconnue. Ce sont des composés organiques, d’origine naturelle ou non qui s’évaporent à température ambiante.
Il est aussi fait état de contaminants biologiques tels que poussières, bactéries et microbes; de radon et de métaux lourds tels le plomb et le cadmium.
Des COV, on connaît surtout le formaldéhyde, classé cancérigène depuis 2004 qui est émis par les bois agglomérés, certaines laines de verre ou de roche, les mousses d’isolation urée formol, certains tissus, différentes colles et peintures et enfin la combustion des cigarettes et du bois de cheminée. Il y a aussi des hydrocarbures comme le benzène, le toluène, le white-spirit et certains éthers de glycol que l’on retrouve dans les vitrificateurs, les décapants, vernis et peintures sous la forme de solvants, conservateurs et stabilisateurs.
Le bois, s’il est traité, peut aussi être une source de pollution, excepté si le type de traitement est « biologique ».
On trouve aussi des phtalates, qui sont des perturbateurs endocriniens, dans les plastiques souples et les retardateurs de flamme bromés dans les tissus d’ameublement. Les cosmétiques renferment très souvent des parabens et des alkyphénols.
Les produits d’entretien contenant des bactéricides, des biocides, des solvants ont
un rôle prépondérant : insecticides, désinfectants, décapants, produits lustrant et nettoyeurs de vitres. La présence de ces polluants dans nos intérieurs favorise bien des affections respiratoires, allergies et maux de tête, et ce d’autant plus lorsqu’ils sont combinés les uns aux autres, car ils se potentialisent mutuellement.
LE MEILLEUR REMÈDE EST LA PRÉVENTION
L’idéal pour échapper à ce fléau des temps modernes est d’habiter dans un lieu sain, construit et décoré uniquement avec des écomatériaux. Ceux d’entre nous qui n’ont pas la chance de se faire construire leur logement peuvent au moins limiter au maximum l’usage de produits de synthèse issus de l’industrie “traditionnelle” (produits d’entretien divers et cosmétiques) et se rabattre sur des produits naturels distribués par les filières “biologiques”. Enfin, il est essentiel de veiller à ce que l’air de l’intérieur soit régulièrement renouvelé pour éviter les concentrations excessives de polluants. Une bonne VMC (ventilation mécanique contrôlée) ou une ouverture en grand des fenêtres 10 minutes deux fois par jour suffisent largement.
METTRE EN PLACE UNE STATION DE «PHYTOREMÉDIATION»
Ce mot barbare en apparence désigne la dépollution des sols, de l’eau ou de l’air en utilisant des plantes pour fixer et transformer des polluants.
Les plantes ont la capacité d’absorber des polluants par deux grandes voies :
- Par les stomates des feuillages -les stomates sont de petites ouvertures, situées principalement sous les feuilles, par lesquelles s’effectuent les échanges gazeux (Photo synthèse, respiration, transpiration) des plantes avec leur environnement. La photosynthèse et la respiration cellulaire se produisent toutes deux dans les cellules végétales.
- La photosynthèse: Au cours de la journée, la photosynthèse est le processus dominant. Lors de son processus actif, avec l’énergie émise (rayonnement électromagnétique) qu’est la lumière et/ou le rayonnement solaire, Le CO2 contenu dans l’air ambiant est transformé en glucose, et rejette de l’O2 et des vapeur d’eau. cette réaction chimique dépend de la fréquence et de l’intensité du rayonnement.
- Respiration cellulaire: Au cours de la nuit, ou en l’absence de lumière, la photosynthèse des plantes cesse. C’est à ce moment que la respiration cellulaire devient le processus dominant. C’est au cours de ces échanges que les plantes captent et fixent les polluants présents dans l’air ambiant. La simple présence de plantes dans un intérieur permet donc d’améliorer la qualité de l’air. Cependant, les polluants sont fixés dans le feuillage qui peut rapidement arriver à saturation, et à ce moment le processus atteint sa limite, les plantes ne sont plus en mesure d’absorber plus de polluants.
- Via la rhizosphère : Ceci conduit au deuxième processus, qui est beaucoup plus efficace et moins limité. Cela se passe dans la rhizosphère (La rhizosphère est la région du sol directement formée et influencée par les racines et les micro-organismes associés). C’est un lieu d’intenses échanges entre le végétal et le substrat minéral, dans le terreau ou dans le substrat en hydroponie. Il s’agit d’un travail d’équipe : les bactéries et les champignons qui vivent en symbiose avec les plantes dégradent les polluants fixés par le substrat en éléments assimilables par les plantes. En fait certains polluants deviennent des « engrais », ils ne sont plus simplement fixés, le résultat de leur décomposition est métabolisé par les plantes pour leur développement. Pour bien profiter de cette propriété dépolluante de la vie de la rhizosphère, il faut maximiser les échanges du substrat avec l’air ambiant.
Vous pouvez simplement percer la paroi des conteneurs afin de favoriser la circulation de l’air ou vous procurer des conteneurs qui présentent ces caractéristiques. Des conteneurs spécialisé pour maximaliser l’aération existent De la même façon, tous les jardins verticaux de type mural et/ou tableau végétal sont d’excellentes stations d’épuration de l’air pourvu qu’ils soient fabriqués avec un substrat très poreux (feutre horticole, sphaigne etc.).
LES PLANTES ET LEUR CAPACITÉ À DÉPOLLUER
Le tableau ci-dessous l’état actuel de la connaissance sur les capacités de certaines plantes à dépolluer l’air. propose un large éventail de plantes dépolluantes classées les plantes suivant leur besoin lumineux.
La culture de plantes en intérieur permet d’allier esthétique et efficacité, le beau s’offre le luxe d’être utile, voire indispensable, et c’est très bien ainsi.
Une fois de plus la Nature nous rappelle à l’ordre, et à notre vraie nature.
Isolés des autres règnes, nous ne sommes plus rien et nous perdons pied, jusqu’à nous empoisonner.
La symbiose est la règle sur notre planète.
Nous détaillerons dans un prochain article ces diverses plantes.